L’écrivain américain Edgar Allan Poe considérait le Jeu de Dames comme le roi des jeux, je vous conseille d’ailleurs de lire “Double Assassinat dans la rue Morgue” (traduit par Charles Baudelaire).

 But du jeu

Les Dames ou jeu de dames est un jeu de société combinatoire abstrait pour deux joueurs, dont l’objectif est de capturer toutes les pièces de son adversaire ou de l’immobiliser (il ne peut plus effectuer de mouvements).

 4 000 ans d’histoire du Jeu de Dames

(L’historique de ce jeu provient d’une traduction
adaptée d’un texte de Arie Van der Stoep)

Une forme primitive de jeu de dames, avec la règle de capture par saut du pion existait déjà il y a 40 siècles.
Les Africains déplaçaient des pierres ou des coquillages sur des lignes traçées sur le sable. Comme dans les règles actuelles, ils prenaient les pièces en sautant par dessus.
Ce jeu n’était pas encore un véritable jeu de dames, car les pièces se déplaçaient dans toutes les directions et les règles ne comportaient pas de promotion du pion.

Le jeu de dames est né entre 2000 et 1500 avant J.C., lorsqu’un Africain a inventé la promotion du pion.
A partir de ce moment là, le déplacement et la prise arrière ne furent autorisés que pour une pièce qui avait atteint la ligne arrière de l’adversaire.
Le nouveau jeu se pratiquait sur damier quadrillé de 25 points, chacun des joueurs commençant avec 12 pièces :

Ce jeu a été retrouvé gravé sur les dalles du toit du temple de Louxor, construit sur les rives du Nil vers 1500 avant J.C.

Du Moyen Orient à Athènes et à Rome

Les pharaons d’Egypte pratiquaient ce jeu il y a 3500 ans. La pièce promue, que nous appelons maintenant la dame, n’était pas très puissante, et ne se déplaçait que d’un seul point, dans n’importe quelle direction.
C’etait un jeu qui ne connaissait pas encore la « dame volante », et qui en cela se rapprochait du jeu de checkers américain ou du draughts britannique.
La prise n’était pas obligatoire, et un joueur pouvait donc choisir de ne pas prendre.

En plus du jeu de dames, les Egyptiens pratiquaient le jeu de marelle, avec à peu près les règles actuelles, ainsi qu’un ancêtre du jacquet (ou du backgammon).

D’après le philosophe Platon, les Grecs ont emprunté leurs jeux de pions aux Egyptiens. Parmi ceux-ci, il y avait le jeu de dames. On ne sait pas très bien à quelle époque le jeu atteignit Athènes, mais les Grecs y jouaient au 5e siècle avant J.C, en l’appelant « jeu des 5 lignes ».

L’origine du nom est évidente : comptez les lignes sur le jeu illustré dans le schéma ci-dessus. Le jeu était si répandu et si populaire qu’il a inspiré des expressions et des proverbes.
Par exemple, si quelqu’un devait abandonner une position favorable, les Grecs disaient « il doit abandonner la ligne sacrée » (la ligne sacrée étant la ligne centrale horizontale du jeu).

On rapproche toujours les civilisations grecques et les romaines...
Est-ce que l’on jouait aux dames à Rome ? La réponse est oui !
Le nom de ce jeu à Rome était « 12 pièces », qui est aussi un nom compréhensible, si vous jetez un nouveau coup d’œil au schéma ci-dessus.

Le premier joueur de dames dont le nom nous est parvenu s’appelait Publius Mucius Scaevola ; il vivait au 2e siècle avant J.C.
On dit qu’il pouvait jouer « en aveugle », c’est à dire sans regarder le jeu.
C’est aussi l’un des pères du code civil romain, qui a influencé la législation occidentale moderne, et il était membre du Collegium Pontificum, une assemblée sacrée qui avait une autorité politique et religieuse.

L’héritage romain

L’impact des lois romaines sur les codes législatifs actuels n’est pas le seul exemple de l’influence romaine.
Plusieurs pays ont hérité de la culture romaine, en particulier l’Italie bien sûr, mais aussi la France, l’Espagne, la Roumanie, ... c’est à dire les pays de langue latine.
L’un des trésors hérités de Rome est le jeu de dames.
Au 6e siècle après J.C., le nom du jeu devint « jeu de pions ».

Une nouvelle dame : avant le 8e siècle

Le nom latin fut adopté par les tribus arabes. Mais seulement le nom, « Alquerque », car ils connaissaient déjà le jeu.

Avant le 8e siècle, un joueur arabe inventa une nouvelle règle de promotion : le pion, en devenant dame, acquérait une plus grande liberté de mouvements.
La « Dame volante » était née.
Au 8e siècle, les Maures, conquirent l’Espagne. Leur jeu, plus vivant et plus rapide que le jeu des romains qui n’avait pas cette dame volante, conquit aussi le territoire et le peuple ibérique.

Au 13e siècle, le roi de Castille et de Leon, Alphonse X, ordonna un recensement et une description des jeux que l’on trouvait dans son royaume.
A sa cour, les échecs et l’ancêtre du backgammon étaient les plus pratiqués, et ils ont donc été largement commentés et illustrés. Le jeu de dames eut droit à un court paragraphe plutôt succinct.
Heureusement, le clerc en charge de l’ouvrage ajouta un dessin du damier, avec la position initiale des pions : c’était toujours le plateau de jeu égyptien.

Le jeu de dames passe à l’échiquier : 14e siècle

En France, entre 1000 et 1500, le jeu de dames était très populaire, ce que montre le fait que de nombreuses expressions étaient basées sur ce jeu.
Cette popularité est peut-être à relier à une innovation, qui apparût au 14e siècle : un joueur français commença à jouer sur un échiquer. Cette innovation fur largement adoptée, si bien que le jeu sur l’échiquier eut son propre nom « jeu de dams », le mot « dam » devant être ici compris comme l’ancien français signifiant digue.
Les joueurs des autres pays adoptèrent le nom, sauf les anglophones, qui préférèrent le nom « checkers », c’est à dire à peu près « jeu sur un échiquier ».
Il faut enfin noter qu’en France, le nom de damier apparut pour désigner le plateau, et, dans de nombreux cas, supplanta le nom originel d’échiquier (par exemple dans le « drapeau à damier »).

Introduction du pion soufflé : 15e siècle

Au 15e siècle, une autre innovation apparût, probablement en France, qui changea grandement le jeu : la capture devint obligatoire, sinon pénalisée par le « soufflet » (la giffle), consistant à enlever le pion qui aurait dû prendre (et le joueur qui prenait ainsi un pion accompagnait en général son geste en soufflant réellement sur le pion enlevé).

Le jeu avec le pion soufflé eut son propre nom, en français le « forcé » et en anglais « draughts », ce qui signifie « déplacer une pièce ». Les joueurs espagnols adoptèrent cette règle , mais ils l’enrichirent de règles supplémentaires pour les prises multiples, la prise de plusieurs pièces ayant priorité sur celle d’une seule.

Comme nous l’avons vu précedemment, le jeu espagnol était le jeu arabe avec la variante de la « dame volante ». Cette dame volante inspira les joueurs d’échecs, qui remplacèrent le mouvement court de la reine (comme celui du roi) par un mouvement long de dame volante, qui est resté dans les règles actuelles.
Le nom de cette nouvelle reine, la dame, rappelle ses origines, du mot espagnol « damas » désignant le jeu de dames (ce passage a été d’autant plus facile que la reine est aussi une « dame »). Au 13e siècle à la cour d’Alphonse X le jeu de dames était un jeu mineur, mais sans aucun doute deux siècles plus tard il ne l’était plus, et influencait même les règles du jeu d’échecs.

Introduction de la prise arrière et du damier de 100 cases : 16e siècle

Deux innovations apparurent plus au nord, en Hollande.
La première fut l’introduction de la prise arrière pour le pion, la seconde l’utilisation d’un damier de 100 cases.

Le nouveau jeu reçut le qualificatif, en Hollande de « Polish », ce qui signifie curieux, étrange.
Un siècle plus tard, entre 1670 et 1690, ce jeu arriva en France.
Ce nom inspira le joueur parisien Manoury, auteur de 2 livres sur le jeu de dames (1770 et 1787) qui en écrivit une romantique légende sur l’origine du jeu.
Ce genre de légende privilégie souvent une invention locale, et Manoury enseigna à ses lecteurs que le jeu avait été inventé à Paris vers 1725, et qu’un officier français en était à l’origine. Un second joueur, d’origine polonaise, contribua également à définir ce jeu si bien que, magnanime, l’officier proposa d’appeler ce jeu « dames à la polonaise ».
Pure vérité historique assure Manoury, comme le ferait l’auteur d’une nouvelle historique basant son histoire sur des faits agrémentés d’histoires et de personnages inventés, ou comme un romancier tirant son histoire de mystérieux documents auxquels il aurait eu accès.

Manoury tenait un café à Paris, où se rencontraient les joueurs de dames.
Son café, le « Café de l’Ecole », était célèbre, bien qu’il ne soit pas fréquenté par l’élite mondaine parisienne. Les cafés sont apparus dans la seconde moitié du 17e siècle, et ont prospéré tout au long du 18e siècle ; ils constituaient des lieux de rencontre plus ou moins distingués pour les classes moyennes et supérieures.

Les jeux de pions, jusque là généralement cachés derrière des rideaux au fond de la salle, y étaient joués aux yeux de tous, en public.
Le jeu de dames, extraordinairement populaire dans la France médiévale, était encore à cette époque l’un des jeux favoris des français. Dans les cafés de cette époque, les jeux d’échecs, de jacquet, et de dames semblent avoir eu des importances similaires.

Il est d’ailleurs remarquable qu’une personne telle que Philidor, connu pour ses talents de compositeur de musique, de joueur d’échecs (et notamment pour y jouer « en aveugle »), et auteur d’un magnifique livre sur le jeu d’échecs, se plaignait de l’influence néfaste du jeu de dames sur le jeu d’échecs : “De nombreux gentilhommes, y compris des maîtres d’échecs, confondent le jeu d’échecs avec le jeu de dames, que ce soit en France ou en Allemagne : ils ne cherchent pas à prendre le roi adverse dans leurs filets, mais essayent de promouvoir leurs pions et de gagner par la force brute.” maugréait-il.

Comme des intellectuels et artistes de l’époque, Philidor jouait aussi aux dames, et il a même composé des problèmes.
Et, comme un enfant de son époque, Philidor ne sut pas résister aux courants de changement des années 1740.
Il cassa la stratégie alors en vogue au jeu d’échecs, qui consistait à attaquer avec les pièces majeures, en négligeant les simples pions, pour au contraire mettre en évidence la valeur stratégique du pion.
Au moment même où il reprochait aux joueurs d’échecs de jouer avec une stratégie de jeu de dames, Philidor conseillait de considérer le pion comme un élément d’une chaîne, et de ne pas l’isoler, ce qui l’affaiblissait ; il conseillait aussi de protéger les pions par des pièces majeures, en particulier les fous.
Elément d’une chaîne, c’est exactement comme cela que les pions du jeu de dame progressent, évitant d’être isolés et se protégeant les uns les autres.

Nous avons déjà vu qu’au 15e siècle, les échecs avaient emprunté la « dame volante » au jeu de dames. Au 18e siècle ils s’en inspirèrent pour développer une nouvelle stratégie ; mais ce n’était pas les premiers emprunts. L’une des caractéristiques du jeu d’échecs est la promotion du pion ; or, lorsque naquirent les échecs, vers 500 après J.C., le jeu de dames existait depuis plus de 2000 ans ; il ne fait pas de doute que la promotion du pion en reine, puis dame, au jeu d’échecs s’inspira de celle du pion en dame dans le jeu romain.

Abolition du soufflage : fin du 19e siècle

Le soufflage était une règle qui concernait surtout les parties jouées dans les cafés.
Les problémistes, ainsi que les joueurs qui étudiaient toutes les finesses du jeu (notons que les problèmes n’ont été rendus possibles que par la règle de la prise obligatoire au 15e siècle, avant ils n’existaient pas) devaient ne pas prendre en compte la règle du soufflage. Il y avait donc, pour cette raison, une grande différence entre les combinaisons jouées dans le jeu, et celles inventées dans les études.

Voyez par exemple cette position :

Les blancs gagnent comme suit : 33-28 (22x33), 24-13 (13x24), 27-21 (16x27), 31x4. La règle du soufflage empêche d’exécuter la combinaison lors d’une partie. En effet, les noirs acceptent les captures 22x33 et 13x24 mais refusent 16x27. Ils perdent donc le pion 16, mais sont finalement gagnants d’un pion.

Au 19e siècle, le développement du chemin de fer et des routes permit aux gens de voyager, et d’organiser des rencontres.
Des joueurs hollandais vinrent ainsi en France pour rencontrer des joueurs français.
L’honneur national étant en jeu et les deux camps firent tout leur possible pour gagner...
Les deux équipes étaient composés de joueurs très forts, qui voulaient montrer toutes leurs capacités : ils voyaient loin, élaboraient des combinaisons pour écraser leurs adversaires... mais la règle du soufflage les bloquait.
Peu de temps après, à la fin du 19e siècle, cette règle fut abolie (cette abolition s’étala cependant sur quelques années selon les régions). Les îles britanniques firent de même au siècle suivant...

A partir de là, le jeu de dames fut un jeu associant à la fois stratégie et combinaisons.
La variété la plus sophistiquée est le jeu de dames à la polonaise, devenu jeu de dames international, avec ses 100 cases, la dame volante, les prises multiples, et la prise en arrière du pion.

Le déclin social : la fin du 19e siècle

Les civilisations naissent, brillent, puis disparaissent.

Dans la Grèce ancienne, des poètes dédiaient des vers au jeu de dames ; à Rome ce jeu était celui des citoyens les plus respectés ; et il y a seulement deux siècles c’était l’un des passe-temps favoris des couches sociales les plus aisées en Europe.

Vers 1900, le jeu d’échecs prit progressivement le pas sur le jeu de dames, si bien que ce dernier commença sa « régression sociale » :

  • En Allemagne et en Belgique, le jeu de dames perdit de sa noblesse, et devint un amusement d’enfant ;
  • En Espagne et en Angleterre, le jeu disparut presque complètement.
  • En France et en Hollande, il a perdu du terrain, mais il survit, bien qu’on le considère comme un jeu plutôt simple, un jeu de collégiens auquel les gens feraient mieux de ne pas jouer, alors que le jeu d’échecs, jeu d’une incroyable richesse, serait mieux approprié pour eux...

De nombreux livres nous soutiennent que le jeu de dames est un jeu récent, qu’il tire ses règles de promotion du jeu d’échecs, et qu’il fut toujours joué dans l’ombre de ce jeu.

L’historique que vous venez de lire montre qu’il n’en est rien !

 Les différentes variantes nationales

Allemandes
Anglaises
Espagnoles
Françaises / Internationales
Italiennes
Néerlandaises
Russes
Canadiennes
Format du damier
8*8
8*8
8*8
10*10
8*8
10*10
8*8
12*12
Nombre de pions au début
24
24
24
40
24
40
24
60
Cases utilisées
Blanches
Noires
Blanches
Noires
Noires
Noires
Blanches
Noires
Case placée à droite du joueur
blanche
blanche
blanche
blanche
blanche
blanche
noire
blanche
prise en arrière pour les pions
non
non
non
oui
non
oui
oui
oui
déplacements longs de la dame
oui
non
oui
oui
non
oui
oui
oui
un pion peut prendre une dame
oui
oui
oui
oui
non
oui
oui
oui
possibilité de faire dame « en passant »
non
non
non
non
non
non
oui
non
Prise exigible :
nombre maximum :
non
non
oui
oui
oui
oui
non
oui
prendre avec la dame plutôt qu’avec un pion
non
non
non
non
oui
non
non
non
dames de préférence au pions
non
non
non
non
oui
non
non
non
Possibilités en cas de non-respect de la prise
Souffler
oui
non
oui
non
oui
non
non
non
Forcer
oui
oui
oui
oui
oui
oui
oui
oui
Laisser faire
oui
oui
oui
oui
oui
oui
oui
oui
Partie perdue sans mener un pion à Dame compte double
non
non
non
non
oui
non
non
non
Notation
Manoury [1]
Manoury
Manoury
Manoury
Manoury
Manoury
Comme aux échecs
Manoury de 1 à 72

Nota : Le jeu de dames dit français, anciennement dit à la polonaise, est aujourd’hui davantage appelé jeu de dames international.

 Les règles du jeu

  • Préparation du plateau de jeu

    Le damier est disposé de sorte que la case en bas à gauche de chaque joueur soit de la couleur foncée.
    Chaque joueur place ses pions sur les cases de couleur foncée. Avant de commencer une partie, il y aura donc deux lignes au milieu du damier qui seront vides et sépareront les deux camps.
    Ce sont les Blancs qui commencent, comme aux échecs, et contrairement à Othello, ou au jeu de go.
  • Le déplacement des pièces

    Les pions se déplacent sur les diagonales, du joueur vers le joueur adverse. Ils ne se déplacent que d’une case à la fois sauf lorsqu’il y a une prise (voir ci-dessous).
  • La prise d’un pion adverse

    Lorsqu’une case voisine sur la diagonale est occupée par un pion du joueur adverse, et qu’il y a une case libre derrière, ce pion peut être sauté. Il est ainsi pris et supprimé du jeu.
    Le pion déplacé peut capturer plusieurs pions à partir du moment où il peut être posé sur le damier entre deux prises.
    Une prise peut s’effectuer vers l’avant ou vers l’arrière.
    La règle « souffler n’est pas jouer » a été abolie en 1911 : quand vous pouvez prendre, vous devez prendre, quelles que soient les conséquences. S’il y a plusieurs façons d’effectuer une ou plusieurs prises, la règle de la quantité doit être appliquée : il faut effectuer le maximum de prises possible.
  • La promotion d’un pion en dame

    La promotion a lieu lorsqu’un pion atteint la dernière rangée : celui-ci devient alors automatiquement une dame. Il est d’usage de superposer deux pions pour représenter une dame.
    Toutefois, si un pion vient à passer au dessus de la dernière rangée au cours d’une prise multiple, il ne devient une dame que s’il finit la rafle sur une case de promotion.
  • La dame

    La dame peut se déplacer dans tous les sens à partir du moment où elle suit les diagonales.
    La dame prend comme le pion mais a l’avantage de pouvoir franchir plusieurs cases vides.
    Lors d’une prise multiple, il est interdit de retirer les pièces prises au fur et à mesure de la rafle. Il faut les enlever, dans l’ordre de la prise, une fois la dame posée. Ce point est important car il rend possible la réalisation d’un piège dit « coup turc », permettant de prendre la dame adverse.
    Enfin, la dame peut s’arrêter, après sa dernière prise, sur la case de son choix, si bien sûr elle dispose de plusieurs cases libres.
    Dans la variante dite « Checkers » jouée sur 64 cases (majorité des jeux disponibles sur Internet), la dame ne peut se déplacer que d’une case à la fois (comme un pion normal) mais a le privilège de pouvoir se déplacer, et prendre, en arrière.
  • Fin de la partie

    Le joueur a perdu la partie lorsqu’il ne lui reste plus aucune pièce en jeu, ou bien si c’est à lui de jouer et que toutes ses pièces sont bloquées, c’est-à-dire dans l’impossibilité de prendre ou de se déplacer.
    Un joueur peut aussi abandonner la partie s’il estime n’avoir aucune chance de gagner, ni même d’égaliser.
  • Partie nulle

    Il y a partie nulle, ou remise, c’est à dire égalité entre les joueurs, lorsqu’un des joueurs la propose à son adversaire et que celui-ci l’accepte.
    Dans les parties officielles, l’arbitre fait aussi appliquer les règles suivantes pour signifier une égalité :
    - Quand la même position des pièces se produit pour la troisième fois, et que c’est au même joueur de jouer.
    - Si, durant vingt-cinq coups, aucune prise n’a eu lieu, ni aucun déplacement de pion.
    - Si dans une position à une dame contre trois dames, contre deux dames et un pion, ou contre une dame et deux pions, les deux joueurs ont joué chacun seize coups.
    - Si dans une position à une dame contre deux dames, ou une dame contre une dame, il n’y a plus de phase de jeu.

 Interactivité : Jouer aux Dames Anglaises (ou Checkers)

 Jeu de Dames et Informatique

La petite application ci-dessus, même si elle donne parfois du fil à retordre, est loin de ses homologues « Buggy » ou encore « Chinook »...

  • Jeu de Dames anglaises
    Cette version, jouée sur 64 cases et aux règles plus simples que le jeu dit « international », a fait l’objet des plus grandes avancées informatiques.
    « Chinook », programme de l’université d’Alberta, perdit en 1992 contre le champion du monde en titre Marion Tinsley. Une nouvelle confrontation était prévue en 1994 mais n’a pu être achevée pour des raisons de santé du joueur humain.
    Depuis, aucun autre humain n’a pu battre le logiciel.
    En 2007, l’amélioration du programme permet de prouver qu’un jeu « parfait » des deux cotés conduit obligatoirement à une partie nulle.
    C’est de même le jeu le plus complexe à avoir été résolu informatiquement, jusqu’à présent.
  • Jeu de Dames international
    Des confrontations entre logiciels de jeu de dames international permettent de connaître quels sont les plus forts programmes.
    Par ailleurs, deux matchs officiels homme-machine ont été organisés entre le grand-maître international sénégalais N’Diaga Samb, onzième (puis huitième) joueur mondial, et le logiciel « Buggy », développé par le champion de France 1999, Nicolas Guibert.
    Le premier affrontement, en août 2001, a vu une courte victoire de l’homme sur la machine, mais en mars 2003, « Buggy » remporte le match revanche avec trois victoires et trois parties nulles.
    Parallèlement à l’amélioration des logiciels de jeu de dames, des travaux visent à déterminer l’issue, gagnante, nulle ou perdante, des positions possibles des pièces sur le damier.
    À ce jour, toutes les positions à sept pièces et moins, propres aux fins de partie, ont été solutionnées.
    La résolution complète du jeu de dames international (le jeu à 100 cases), c’est à dire le fait de connaître l’issue de toutes les positions possibles n’est, comme aux échecs, pas encore à portée de la technologie actuelle...

Notes

[1] La notation Manoury
Afin de représenter les coups joués, et ainsi de noter une partie, les cases utilisées du damier sont numérotées de 1 à 50. En partant du côté des Noirs, on numérote de gauche à droite, et de haut en bas.
Un tiret « - » représente un déplacement simple et une croix « x » représente une prise. Les mouvements des Noirs sont indiqués entre parenthèses.
Exemple : Si les Blancs jouent 36-31, les Noirs peuvent pionner par (17-22).
Dans le cas d’une prise multiple, on indique chaque case d’arrêt.
Comme aux échecs, on peut annoter un bon coup d’un point d’exclamation et un mauvais d’un point d’interrogation.