Arrivé dans un cocktail, vous reconnaissez plusieurs personnes, mais impossible de mettre un nom sur leurs visages...

Les retrouvailles s’annoncent délicates !

 Comment fonctionne la mémorisation ?

L’activité de la mémoire s’articule autour de 3 phases :

  • L’encodage :
    C’est le moment où s’opère une sorte d’inscription des faits mémorisables.
    C’est la phase déterminante du processus.
  • Le stockage :
    Nos capacités sont infinies, les faits mémorisés restent latents, inconscients, indéfiniment disponibles.
    Si nous n’arrivons pas à nous en souvenir, ce n’est pas qu’ils sont détruits, mais que nous n’avons pas assez de connecteurs ou de connexions pour les faire resurgir dans le conscient.
  • Le rappel (connexions) :
    C’est le moment où le souvenir resurgit, sous l’effet d’une ou plusieurs connexions issues d’une démarche personnelle ou provoquées par des événements extérieurs.
    A un ou des stimulis, notre mémoire réagit et nous permet d’accéder à un contenu stocké.
    Pour être efficace, il faut insister sur ces deux notions d’encodage et de connexions.

 Encodage : les 4 facteurs de succès pour mémoriser vos contacts

Les 2 premiers sont des évidences, mais toujours bonnes à rappeler :

1er facteur de mémorisation : être motivé.

Deux personnes inconnues qui se rencontrent sans en avoir envie ne se souviendront pas l’une de l’autre.

2e facteur : s’investir dans la situation.

Soyez présent, en éveil, dans l’instant.
Souvent les présentations sont faites en catimini ou de façon distraite. Or ce moment est tout sauf une formalité.
N’hésitez pas à reprendre un de vos interlocuteurs en lui demandant simplement : « Excusez-moi, il y avait du bruit et je n’ai pas bien entendu votre nom » ou encore « Je n’ai pas bien compris le nom de votre société et ce que vous y faites ».
Loin de l’importuner, vous lui témoignez une attention particulière à laquelle il sera sensible. Un peu d’humour dans ce relationnel naissant n’est pas indispensable, mais aide énormément.

3e facteur : établir des connexions.

Pour vous souvenir durablement et précisément d’un contact, il faut donc « bien encoder » cette rencontre.
Et pour cela établir le maximum de connexions.
Mais de quoi s’agit-il ?
Les connexions sont des points d’attache qui favoriseront le souvenir le moment venu. Ces connexions fonctionnent sur des associations d’idées entre d’une part des faits objectifs et d’autre part des émotions.

Un exemple : vous rencontrez un coach.
Il s’appelle Olivier Gentil. Son visage rond lui donne une allure joviale qui le rend immédiatement sympathique.
Sur sa carte de visite, son logo est lui aussi inscrit dans un cercle.
En connectant ces faits et ces émotions : cOach-Olivier-lOgO-visage rOnd, vous obtenez un dénominateur commun : le O !
C’est Monsieur O !
De fil en aiguille, cela vous rappelle les petits livres que vous lisiez à vos enfants : Madame Pourquoi, Monsieur Chatouille, etc.
Il est fortement probable qu’avec autant de connexions, il vous sera désormais tout à fait impossible d’oublier Monsieur Olivier Gentil, son visage, son activité !

Comme vous le voyez, vos connexions s’appuient fortement sur les différents paramètres de votre rencontre :

  • le prénom de votre contact
  • son nom
  • sa société
  • sa carte de visite avec son logo
  • le lieu de votre rencontre
  • la date
  • les circonstances de la rencontre
  • les personnes qui vous accompagnaient, vous ont présentés
  • la nature de vos échanges, les sujets abordés
  • les anecdotes : un verre renversé, un lapsus...

Dans cette boîte à outils, détectez celui ou ceux qui sont les plus efficaces pour votre mémorisation.

Un exemple pour mieux comprendre :
Si on vous demande ce que vous faisiez le 20 septembre 2008 à 20 heures. Il y a fort à parier que vous déclareriez forfait.
Si on vous pose la même question pour le 11 septembre 2001, il y a fort à parier que vous aurez une vision très précise et détaillée des lieux, des faits, des personnes avec qui vous étiez à ce moment-là.
Ici, les circonstances exceptionnelles vous ont suffisamment impressionné pour que vous vous souveniez de tout le reste...

Autre exemple :
un champion d’échec jouait des parties en simultané avec plusieurs compétiteurs.
À la fin, quand l’un d’entre eux vint le voir, le champion n’eut qu’une question à lui poser pour le « remettre » : « Où étiez-vous assis ? »
Ayant sa réponse, il était alors capable de retrouver toute la partie, et de déterminer le mouvement qui l’avait fait gagner.
La localisation spatiale était pour lui, le paramètre déterminant.

Le 4e facteur : créer des clés mémorielles

Vous pouvez créer des représentations personnelles de vos contacts qui vous permettent de le mémoriser davantage.
Il peut s’agir d’un personnage symbolique, une sorte d’avatar, comme dans l’exemple précédent de Monsieur O. vous pouvez aussi créer une phrase-clé, qui fonctionne comme un début d’histoire, une définition, ou un résumé.
Cherchez alors l’insolite, la surprise ou l’humour.
Par exemple, je n’oublierai jamais le nom de la personne que j’ai pu ainsi résumer : « A la CCI d’Aix en Provence, après mon intervention, j’ai rencontré un magicien. Tout le monde avait quitté la grande salle et nous étions seuls sur scène ».

À l’aide de ces 4 facteurs, vous serez désormais mieux armé pour mémoriser le nom des contacts importants que vous pourrez rencontrer dans vos différentes activités réseau.

 2 astuces pour aller plus loin :

  • Si malgré tout vous ne reconnaissez pas quelqu’un qui vous aborde ou que vous n’arrivez pas à retrouver son nom, voici un moyen simple de renouer le fil de la mémoire sans perdre la face, ni risquer de vexer votre interlocuteur : demandez lui simplement de vous donner ses propres clés mémorielles.
    Comment ?
    Dites-lui par exemple « Bien sûr, je vous reconnais, mais excusez-moi, je ne me rappelle pas clairement du contexte précis de notre rencontre ».
    Vous le verrez alors multiplier les indices : « Mais oui, c’était lors d’une conférence au Méridien », en faisant même de la surenchère dans le détail, « vous vous souvenez, nous nous sommes précipités en même temps pour relever M.*** qui avait raté une marche en quittant l’estrade ! ».
  • Sachez de votre côté faciliter la mémorisation de votre propre nom par vos contacts.
    N’hésitez pas à recourir à des expressions mnémotechniques, comme, par exemple : « Je m’appelle Jean-Christophe Baradoze. Cela veut dire Paradis en Breton ».

P.-S.

D’après un article de Alain Bosetti, Président du Salon des micro-entreprises et animateur de formation sur la pratique des réseaux relationnels.