Pourquoi faut-il toujours que je me pose toutes ces questions ?
Pourquoi ne pas se laisser aller à être soi-même tout simplement ?

J’aimerais la prendre dans mes bras, mais si cela la dérange ?
J’aimerais lui faire à manger, mais si elle n’a pas faim ?
J’aimerais lui prendre la main, mais si elle me repousse ?
J’aimerais la faire rire, mais que dire de son sourire ?

Si je suis moi,
J’ai peur qu’elle ne se moque de moi.

On présume de l’autre,
On croit deviner ses pensées,
On imagine souvent le pire,
Et l’on apprend à éprouver la peur.
On freine les élans de son cœur,
On espère et l’on soupire,
Peur de la surprendre, insensée
Pensée de ne pas être à la hauteur.

A trop se poser des questions, on ne vit plus.

Je voudrais l’appeler, mais si je la dérange ?
Je voudrais l’emmener dans les endroits que j’aime, mais si je l’ennuie ?
Je voudrais qu’elle me parle d’elle, mais veut-elle seulement partager ?
Je voudrais lui parler de moi, mais a-t-elle envie de m’écouter ?

A trop se poser des questions, on ne fait plus.
On change, on devient un autre, celui qu’elle
Ne voit pas, celui qui justement l’indiffère,
A trop vouloir bien faire, on ne fait plus.
On s’oublie, on devient un autre, éphémère
étranger, alter ego diminué, ombre de soi-même.

Croire que l’on ne fait pas les choses assez bien,
Si seulement elle pouvait me le dire, me dire
Simplement que les choses se passent bien,
Me parler d’elle, de ses envies, de son sourire.

J’ai peur qu’elle ne se moque de moi,
Si je lui dit tout cela.

P.-S.

Parfois, il arrive que l’âme s’élève au seuil de la conscience, il suffit alors de tendre l’oreille et d’écouter...