Historique

Né vers la fin du XVIe siécle, le jeu de l’oie était un jeu de cours très prisé à ses début par la couronne espagnole.

Les premiers jeux de l’oie imprimés furent introduit en Angleterre au début du XVII ème siècle, engendrant un grand nombre de jeux similaires.
En 1597 il fut inscrit au Stationers Hall comme le nouveau et très divertissant jeu de l’oie .

Les tabliers illustrent des éléments de la vie, des morales, des morceaux d’histoire comme la révolution francaise ou l’affaire Dreyfuss ou encore les aventure de Don Quichotte à travers la Manca.

Un peu de pédagogie philosophique

  • Jeu de l’oie, jeu de la vie

    Le jeu de l’oie fait partie des jeux de hasard les plus populaires. Si ses règles sont à la portée des enfants, leur signification est néanmoins plus subtile.
    Dans la spirale du jeu de l’oie, il est possible de voir une reproduction imagée de l’existence humaine, parsemée de pièges, d’évènements heureux, de progrès et de luttes... sans oublier la mort.
  • Le jeu de l’oie, quelle vie

    Au centre de cette métaphore du cycle de la vie figure l’accomplissement, auquel le joueur parviendra selon le bon vouloir des oies et du coup de dé.
  • Les hasards de la vie

    Le pont de la sixième case est la première difficulté à laquelle le joueur se trouve confronté. Symbole religieux du passage spirituel de la terre au ciel, ce passage est aussi celui de la réalisation humaine pour unir les hommes.

    Treize cases plus loin, c’est l’hôtellerie, lieu de rassemblement, d’intrigues et de débauche qui retient deux tours le voyageur éreinté.

    Le puits du numéro 31, lieu d’échange et de ressourcement, à la fois physique et spirituel, fait patienter l’oisif jusqu’à la venue d’un autre pion.

    Le labyrinthe de la case 42, anciennement Minotaurus, rappelle le mythe de Thésée, héros qui dut mettre à mort la pulsion animale et rentrer en pénitence pour avoir abandonné Ariane, sa salvatrice.
  • Le sens de l’oie

    La dernière épreuve, au passage de la redoutable case 58, est celle des grands fléaux et de la mort. Elle peut faire reprendre à ses débuts la vie des joueurs qu’elle rencontre.

    Une règle du jeu décidément aux couleurs de la vie, un sens que Voltaire reconnaît dans sa lettre aux D’Argental du 14 septembre 1761 : « La paix ! Il n’y aura point de paix ; c’est un labyrinthe dont on ne peut se tirer ; ah ! Pauvres Français, réjouissez-vous ; car vous n’avez pas le sens d’une oie. »

Et enfin... les règles du jeu

Au delà du hasard qui impose aux joueurs de respecter le choix des dés, même si cela est en leur défaveur, les joueurs apprennent à compter, à anticiper des mouvements en fonction des nombres tirés par les dés (si je tire trois je recule et si je fais cinq j’avancerai etc.).
Ce jeu, qui peut être rapproché du jeu de l’échelle, demande aussi de se souvenir des règles imposées par les différentes cases.

  • Pour participer au jeu de l’oie chaque joueur doit avoir un pion d’une couleur différente
  • Chacun à leur tour les joueurs lancent les dès et font avancer leur pion du nombre de cases équivalent au nombre obtenu par les dès
  • Si le pion tombe dans une case illustrée par deux dès le joueur doit relancer les dès et déplacer son pion
  • Si le pion tombe sur une case avec une flèche pointée vers l’arrière, il devra retourner à la case où il était avant de jouer
  • Si c’est une flèche pointée vers l’avant, il doit avancer d’autant de cases que le nombre donné par les dés
  • S’il y a une main levée, le pion est fait « prisonnier », il devra attendre que ses adversaires aient joué deux fois chacun, avant de pouvoir repartir, à moins qu’un autre pion ne tombe sur la même case et qu’il devienne prisonnier à son tour
  • Si un pion tombe sur la case n°15 il gagne un prix « extraordinnaire » et avance jusqu’à la case n°18 dans laquelle se trouve un disque représentant « la bourse »
  • Le joueur qui arrive le premier exactement sur la case « finish » gagne
  • S’il obtenait un nombre supérieur à celui dont il avait besoin, il devra faire reculer son pion d’autant de points qu’il avait en trop et recommencer jusqu’à ce qu’il obtienne les points qui lui sont nécessaires

Et vous ?

Quand est-ce que vous avez joué pour la dernière fois à ce jeu de la vie ?

P.-S.

  • Photo d’une lithographie coloriée de l’imprimerie Gangel du XIXe siècle.
    Paris, MuCEM, Musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée