Ma tendre chérie imaginaire,

Je ne sais pas vraiment par où commencer...

J’ai réfléchi sur ce qui se passe, et voici ce que j’ai trouvé :

Tu es très fragile, sous tes airs de jeune femme forte et volontaire, et ce que je n’avais pas compris, c’est que tu as besoin d’être toi aussi rassurée ; sur ce qui est nouveau, changeant pour toi comme pour moi.

Tu avais une opinion très arrêtée sur les hommes, puis tu rencontres quelqu’un (même avec une jambe cassée tu aurais pu me rencontrer, non ?) et décides de vivre avec lui.
C’est beaucoup de changements, et cette remise en question de tes principes doit être infiniment plus difficile pour toi que je ne pourrais jamais l’appréhender.

Pour moi aussi, c’est un peu nouveau que de partager la vie de quelqu’un.

Je dis certaines choses et espère que tu comprendras toute seule ce que j’essaie de te dire... toi aussi, tu essaie de me faire comprendre certaines choses, que parfois je ne comprends pas. Que dire de tout cela ?
Et bien qu’il faudrait que l’on communique.
Ce n’est qu’un mot, mais il résume beaucoup : quand je te dis quelque chose il m’arrive de tourner autour du pot, de ne pas oser aller directement au sujet, et bien sûr j’espère que tu auras compris toute seule où je voulais en venir. Puis, plus tard, lorsque je constate que tu n’avais pas compris, je m’énerve quelque peu, rumine tout ça, puis te fais des reproches pour lesquels tu n’y peux rien.

Tu fais un peu la même chose, en me disant tes besoins mais d’une manière détournée... et bien sûr je ne comprends rien à tes yeux ; tu rumines, tourne ça dans ta tête, puis éclates quelques jours, quelques semaines après, en me donnant tes conclusions d’un bloc. Comment veux-tu que je comprenne lorsque tu donnes tel un couperet tes conclusions sans que j’ai connaissance des éléments qui t’ont fait aboutir aux phrases que tu me dis ?

Je pourrais dire la même chose de moi... qui d’une manière inexpliquée pour toi, se ferme, tire la gueule et te dis des choses méchantes : quand quelque chose ne vas pas, je le fais sentir, mais n’explique pas toujours le pourquoi.

Il y a des nuages et même parfois des orages dans notre ciel, mais c’est une crise passagère, telle que peuvent la connaître tous les couples. Il faut dire, qu’il y a eu énormément de changements en peu de temps : vivre ensemble, un nouveau travail pour moi, tes examens, l’ambiance à ton travail, ta décision de démissionner...

C’est à nous de comprendre ce qui se passe, et de nous battre.

Je n’ai jamais connu de chose aussi merveilleuse que de partager ce que nous partageons.

Lorsque je te dis “je suis bien avec toi” ce n’est pas une banalité... cela vient du plus profond de moi. Et je me battrais réellement pour que notre couple s’épanouisse.

Quand tu me fais des remarques, ou des reproches, sur mon comportement, tu as souvent raison. Je les accepte. Je suis soupe au lait, un peu ours mal léché ; j’étais égocentrique, en mal de confiance.

C’est toi, et toi seule, qui a réussi à me donner un peu confiance en moi... cela ne s’est pas fait en 6 jours, il a fallu un peu plus de temps ; mais aujourd’hui, tu as réussi là où j’avais échoué : je n’ai jamais réussi à accorder ma pleine confiance à une femme, sauf à toi, qui m’a prouvé que tu méritais largement cette confiance. C’est ta patience et ta volonté, au jour le jour, qui m’ont permis d’éprouver ce calme, que je crois n’avoir jamais ressenti avant toi.

Ce dont j’ai peur, c’est que tu sois fatiguée de tout cela, de tes efforts, alors que je suis parvenu à surmonter mes peurs.
Bien sûr, tu n’es pas obligée de me croire, mais je te le demande.

Le compagnon que tu as à tes cotés, a évolué.
Il n’est pas parfait, il ne le sera jamais, mais il a compris.
Il t’écoute et t’entend.