Encyclopédie Atypique Incomplète
Incomplète, car toujours en construction au gré des jours, avec sérieux, curiosité et humour.
Atypique, car toujours dans l'esprit de la connaissance par l'observation et la pratique.
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dimanche 11 mai 2003
Ou l’histoire d’un atome d’uranium...
Schrödinger (1887-1961) est l’un des pères de la physique quantique, célèbre pour avoir imaginé en 1935 son « paradoxe du chat ».
Sous ce nom énigmatique, Schrödinger venait d’inventer un paradoxe qui devait intriguer tous les physiciens durant des années...
Imaginez une boîte hermétique à tout : lumière, sons, rayons X,... tout !
Cette boîte est percée d’un trou (un petit hublot) que l’on obstrue de l’extérieur.
On place à l’intérieur un chat.
Jusque là, c’est simple.
On y dispose aussi un mécanisme constitué d’un atome d’uranium radioactif, d’un détecteur conçu pour détecter (cela semble logique) une fission de l’atome, et d’un système permettant de répandre du cyanure dans la boîte afin de tuer le chat (là, c’est moins logique, mais on vous laisse imaginer...).
Ainsi, si l’atome se dégrade (se fissure), le détecteur s’affole et déclenche le mécanisme tuant le chat. Si rien ne se passe, le chat reste vivant.
Vous avez bien compris ?
Schrödinger demande maintenant : « Dans quel état se trouve le chat juste avant que l’on regarde par le hublot ? » Là vous vous dites : « C’est simple le chat est mort OU vivant, soit l’un soit l’autre ».
Eh bien pas tout à fait, pour ne pas dire pas du tout !
Schrödinger déclare que selon les fondements de la physique quantique, le chat n’est ni mort ni vivant. Il est à la fois mort ET vivant.
Ne paniquez pas, je vous explique.
Le nœud de l’affaire, c’est l’atome d’uranium. Vous l’aurez bien compris, c’est lui qui tue ou laisse en vie le chat.
Le problème, c’est qu’aucun physicien ne pourra vous dire QUAND l’atome va se dégrader.
Dans une seconde, dix heures, cent ans,... ?
La seule chose que l’on peut faire est de calculer la probabilité pour que cela arrive.
Et cette probabilité vaut 50 %.
Il y a donc autant de chances que le chat soit mort ou vivant.
Cette situation paradoxale vient du fait que l’atome d’uranium est un être quantique. De ce fait, il se trouve dans les deux états (dégradé et intact) en même temps, donc le chat aussi.
Les deux probabilités se chevauchent réellement.
Ni l’un ni l’autre, mais les deux à la fois.
Jusque là, vous n’avez pas regardé le chat à travers le hublot, le fait de regarder étant l’acte important.
En effet, regarder n’importe quelle particule quantique l’empêche de rester dans son double état (« ET ») ce qui l’oblige à en choisir un des deux (« OU »).
Mais alors que devient le chat ?
Eh bien, il existe plusieurs solutions !
Une première évoquée par quelques scientifiques propose ceci : puisque rien d’autre que la vue ne peut influencer le chat et déterminer s’il est mort OU vivant, c’est notre curiosité qui l’aurait tué.
Mais les scientifiques enfoncent le clou en disant que le nerf optique qui achemine l’image vers le cerveau est parcouru par un flux électrique, lequel est un flux de particules quantiques.
De là, qu’est-ce qui prouve que le flux n’a pas les deux états lui aussi ?
Euh... vous êtes toujours là ?
Explication : le flux transporte l’état « chat mort » ET l’état « chat vivant » !
Mais alors qui décide ?
Les scientifiques proposent la conscience.
Ne riez pas !
C’est très sérieux, notre conscience fonctionne toujours sur un mode binaire : oui / non, ou j’aime / je n’aime pas,...
Le fait est qu’on ne peut pas avoir les deux états superposés. Notre conscience opte donc pour l’un ou pour l’autre. Elle force le réel à adopter une tournure.
Mais attention, on ne sait toujours pas qui choisit !
En fait, cela est assez inquiétant car cela signifie que rien n’existe en dehors de notre conscience.
Le problème se corse si on ne croit pas au choix de la conscience, car c’est dire que les deux états sont bien séparés lors de la mesure.
Comme rien ne vient trancher, le chat se trouve dans deux univers parallèles. Dans l’un il est mort, dans l’autre vivant.
Evidemment, là vous commencez à ne plus voir où on en est !
En fait, chaque fois que vous faites un choix, le choix opposé est aussi fait dans un univers parallèle.
Et vu que nous faisons des milliards de choix tous les jours, nous nous dupliquons autant de milliards de fois que nous faisons de choix dans des univers parallèles.
Mais le chat dans tout ça, est-il mort ou bien vivant ?
Eh bien c’est à tout un chacun de faire son choix, de sorte que c’est peut-être nous qui déterminons le devenir du chat...
Je vous laisse méditer là dessus.
Plus scientifiquement des chercheurs français ont déterminé que la période d’incertitude est inversement proportionnelle à la complexité d’un objet. Ce qui pour le chat, qui est un objet « complexe », revient à une période tellement courte qu’elle est négligeable.
Mais au fond est-ce vraiment négligeable ?
Et le vouloir du chat dans tout ça ?
Le réel acte héroïque ici, est de mettre le chat dans la boite...
Vous avez déjà essayé ?